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La vie comme des montagnes russes
17 février 2010

Je suis redescendue.

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Et comme toujours un peu paumée, beaucoup en retard, j'attrape à la hâte mes affaires, cale mon casque à belle musique bien sur mes deux oreilles et descends quatre à quatre les marches du grand escalier pour me retrouver nez à nez avec la rue. Je ne cours plus. Je sais que je serais en retard. Alors à quoi bon? Le ciel est gris aujourd'hui. Je crois que ça influe sur moi. Je me sens grise à l'intérieur. Je passe devant le fast-food du coin et comme d'habitude salue le sdf posé là d'un "bonjour. ça va?" d'une voix étrange, mal assurée, aujourd'hui. Je crois qu'il a dû s'en rendre compte. C'était comme s'il ne m'avait pas reconnue. Je n'ai pas le temps de lui parler davantage. Alors je poursuis ma marche. Dans les oreilles, ce n'est plus une de ces chansons nostalgiques que j'écoutais ces derniers temps. Ca parle d'un feu sur une montagne et de l'inaction des gens qui ne font rien pour l'éteindre. J'arrive à la bordure du trottoir et attends que le feu-piéton passe enfin au vert pour traverser. Cette chanson, je me souviens aussi que la dernière fois que je l'ai écoutée, nous étions deux, dans ta voiture. C'était l'une des dernières fois aussi. Mais ce n'est plus grave. Je traverse, m'engouffre dans le métro. Quatre minutes à attendre. Je serai en retard à coup sûr. Quatre minutes pendant lesquelles je repense à cette chanson, à toi, à nous. Et là, je ressens une rage folle contre toi. C'est peut-être la première fois que ça m'arrive. Le métro arrive enfin. Je monte. Et en l'espace de deux secondes, je réalise que je ne peux plus. Plus continuer à prendre ce métro matin et soir, comme si de rien n'était, d'aller en cours et de sourire. De refouler mes sentiments malmenés. Alors je suis redescendue. Et j'ai regardé le métro partir sans moi. Je n'aurai finalement pas à être en retard. 

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Je fais le chemin inverse. Je sors du métro, traverse la rue, repasse devant le sdf. J'éteins la musique pour mieux entendre mes sanglots intérieurs. Le ciel est toujours gris. Il fait toujours froid. Tout ça me donne envie de pleurer. Mais je sais bien que je n'y arrive plus. Depuis ce dernier coup de fil avec toi. La source s'est tarie. On a éteint le feu de mes larmes amères. Et je me dis que ça vaut mieux. Je n'ai pas envie d'exposer aux passants ce bête chagrin d'amour revenue je ne sais comment. J'arrive en bas de chez moi. Trouve mes clés. Croise une gamine dans les couloirs qui me sourit. Remonte les marches quatre à quatre. Et me dépêche d'entrer chez moi. J'ai posé mes affaires. Me suis regardée dans la glace. C'est toujours moi. L'étincelle en moins dans les yeux. Et là, les larmes sont remontées. Violemment. Des tréfonds de l'âme. J'ai ressenti l'absence, le manque. De toi. De sens. Les gens ont beau me dire que je suis bien mieux sans toi. A cet instant précis, rien n'y fait. Je sais ce que je veux. Mais je sais que tu ne veux plus. Tu es redescendu. Et je t'ai regardé partir sans moi. Tu n'auras finalement plus à te soucier de moi. 

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Et moi, maintenant, j'essaierais de ne plus me retourner sur tout ça.

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